Ravel voudrait être libre
Cela fait déjà une centaine d'années que la Première Guerre mondiale est finie, et depuis que Maurice Ravel a dédié ce monument touchant d'éloquence néo-classique (une pagode chinoise on dirait, de la sorte de Ma mère l'Oye moins la musique à programme) à des copains décédés là-bas.
En plus, Ravel est mort il y a 80 ans aux alentours du réveillon du jour de l'An; ce qui veut dire que l'on pourra désormais jouer ses compositions à peu près partout, lorsqu'elles seront retombées dans le domaine public en Colombie et en Espagne. Ça ne sera pas le cas dans leur pays d'origine, d'ailleurs.
Il ne s'agit pas d'une situation si intuitive, puisque les travaux exclusivement ravelians qui ne sont plus verrouillés (qu'au Mexique, et peut-être en Côte d'Ivoire) sont ceux dont la parution a eu lieu après les traités de paix. Par contre, les compositions les plus vieilles sont encore restreintes, soient de paternité partagée ou non. Plus de détails ici.
Ravel arrête à composer trop tôt. Handicapé pour rester en le faisant, célibataire par parenthèse, en regrettant que son comparativement petit service envers l'humanité ainsi deviendrait peut-être insignifiant. Certains d'entre nous aimeraient voir ses enfants de 135 ans en sortir, et être appréciés sans cesse dans les salles de l'accomplissement telles Wikipedia.
Je ne suis pas un des grands compositeurs. Tous les grands ont écrit énormément. Il y a tout ce qu’il faut dans leurs oeuvres – le meilleur comme le pire, mais il y a aussi toujours la quantité.
En revanche, les parfaits étrangers possédant maintenant le monopole zombie que nos grands-parents lui avaient accordé (jusqu'à 2002 en tout cas), ils nous appellent des racailles. Ils n'ont rien fait d'autre que de barbouiller le bon nom de Ravel avec sa pièce la plus vulgaire parmi toutes. Il faudra plein de décennies de sensibilisation pour les dissocier.
Voici un autre échantillon d'extension rétroactive du droit d'auteur. Qui en profite donc? Du coup, ce qu'il faut faire c'est de feindre l'aveuglement devant ces lois qui ne nous ont jamais entendus. Puis, les casser à fin de rétablir l'état de droit et la culture. Notamment aux États-Unis, car il est Noël 1998 encore une fois chez eux pour les achetants-droit.
piano ci-dessus | |
vibraphone | |
extra 1 | |
extra 2 | |
Les FLACs en haute qualité, où se trouvent-ils ? | Écris-moi STP. Ils sont trop gros :) |